Jaune Ciel, laboratoire paysan

Fondé en 2019, Jaune Ciel est l’histoire d’une vocation ancrée depuis longtemps chez Agathe : concilier respect de la biodiversité et paysannerie. En devenant laborantine créatrice de cosmétiques naturels, l'essai est particulièrement réussi !

« Si j’ai commencé ma carrière en tant qu’agricultrice, j’ai voulu très vite trouver une manière de valoriser mes plantes de façon que cela me permette de vivre en cultivant une petite surface, à la main, en étant la plus respectueuse possible de l’écosystème déjà présent et sans me tuer à la tâche » nous dit Agathe.

« Aujourd’hui, je décline ma production de cosmétique artisanale sous plusieurs formats, après avoir cultivé ou cueilli dans la garrigue les plantes qui me sont nécessaires. Je suis aux commandes du début à la fin, élaborant moi-même les différentes formules pour créer mes articles ».

La cosmétique naturelle implique une nature respectée, sans aucun traitement chimique, comment procédez-vous ?

« Et bien… le plus naturellement possible ! J’utilise le paillage, le broyat pour conserver l’humidité, je n’interviens pas ou très peu dans mes cultures. Je laisse la nature faire ce qu’elle sait faire de mieux, de la pousse à la floraison et je m’adapte aux saisons ».

Les fleurs savent très bien s’adapter au climat et font montre d’une grande résistance, ou résilience. La garrigue est un formidable lieu de vie et d’apprentissage, en toute saison. Se protéger, se défendre, résister aux maladies ou à la sécheresse, les plantes et les fleurs développent des trésors d’inventivité pour survivre.

Mes cultures ? Du lavandin abrial, de l’hélichryse italienne, de la sauge sclarée, de la menthe poivrée et du calendula. Dans la garrigue, je trouve d’autres plantes aromatiques qui fleurent bon le sud, comme le thym, le romarin ou bien le laurier… Je récolte toute l’année sachant bien évidemment que telle ou telle plante ne sera pas présente à certaines époques.

J’apprends beaucoup des mystères de la nature et j’utilise certaines de ses ressources pour réfléchir à mes formules et élaborer mes produits en laboratoire, à une échelle humaine. Chaque pot de crème représente plusieurs mois d’un travail laborieux mais varié et tellement riche en laboratoire.

​​​​​​​Macérâts, hydrolats, huiles essentielles…

Ma formation au lycée agricole Pamiers Ariège-Pyrénées s’est vue complétée par deux autres, l’une consacrée à la cosmétique bio et l’autre à la distillation, au Centre de Formation Professionnelle et de Promotion Agricole (CFPPA) de Nyons, dans la Drôme.

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Pour mes produits, je me suis dirigée vers des plantes exclusivement méditerranéennes, reconnues pour leurs ​​​​​​​propriétés bienfaitrices et protectrices de la peau, comme par exemple de lavandin utilisé dans la crème pour les mains.

​​​​​​​Les huiles essentielles sont soigneusement récoltées après plusieurs jours de préparation et représentent la base même de la qualité de mes cosmétiques.

Mon panel de testeurs est réduit mais efficace. Après un premier test sur moi-même, je présente mes nouvelles idées à ma famille et à quelques amis et connaissances. Odeur, consistance, couleur, rien n’est laissé au hasard. Tout produit a besoin d’un important travail en amont, sachant qu’il faut ensuite que chaque crème, baume, etc subissent en sus toute une batterie de tests réglementaires (stabilisation, conservation…) avant validation et mise en vente. En tout, il faut compter au minimum une année pour obtenir la formule parfaite et un produit fini.

​​​​​​​​​​​​​​Vous commercialisez vos crèmes et baumes sur votre site, sur des marchés de produits locaux et en boutique partagée.

Oui, en plus de mon site internet et de ma présence sur certains marchés, vous pouvez venir à ma rencontre à Saint-Quentin-la-Poterie, dans la boutique que j’ai ouverte avec 3 autres artisanes locales.

Comme j’aime énormément le contact avec les gens, cela me permet de parler de mon travail et de l’élaboration de mes produits.

Baume à lèvres, déodorant, crème main, crèmes visage… Et après ?

Mes crèmes pour le visage ont été les tout premiers produits de ma gamme de cosmétiques, qui aujourd’hui se décline en déodorant, baume à lèvres…

J’aimerais sortir au moins un nouveau traitement par an, comme ce lait pour le corps auquel je réfléchis… Mon laboratoire est souvent en « ébullition », les idées ne manquent pas pour compléter ce que je présente déjà à L’envolée, la boutique partagée.

​​​​​​​La bonne adresse : Jaune Ciel.

Photographies 1,4,6 ©Tamara Morisset.

Retrouvez Agathe Lévêque et Jaune Ciel à la boutique L’envolée, place du Monument aux morts, Saint-Quentin-la-Poterie (ouverte de 10 h 30 à 13 h et de 15 h 30 à 18 h, du mardi au dimanche), sur Instagram et sur Facebook.