Screenshot 1 le cailar vue du ciel rejane roure

Le site archéologique du Cailar

Situé au cœur de la Petite Camargue à environ 50 km d’Uzès et à 25 km de Nîmes, le site archéologique du Cailar représente un habitat lagunaire fortifié de l’âge de Fer, qui n’est pas sans rappeler le site portuaire de Lattara, Lattes aujourd’hui.

Des fouilles archéologiques depuis les années 2000

Les fouilles archéologiques, entreprises dès 2000 par des archéologues et des géographes, ont mis à jour « un important comptoir de commerce protohistorique, occupé depuis le VIe siècle avant notre ère et très impliqué dans les échanges avec la Marseille grecque et l’ensemble de la Méditerranée ». Sans aucun doute précurseur d’Aigues-Mortes, dont il n’est distant que de 15 km, le Cailar « constitue un chapitre majeur de l’histoire de la Camargue », comme le précise Réjane Roure, enseignante-chercheur au département Archéologie et Histoire de l’Art à l’université Paul-Valéry Montpellier 3, et responsable des fouilles.

Le site du Cailar

Le site protohistorique et antique du Cailar se trouve au confluent du Vistre et du Rhôny, à proximité immédiate de la vaste lagune qui occupait le sud de la région durant l’âge du Fer », et permet « de comprendre que l’évolution du paysage a été très importante dans ce secteur, en relation avec l’évolution du Rhône ».

Découverte de vestiges notables

Sous la responsabilité de Réjane Roure, les fouilles de 2002 à 2013 ont permis de retrouver armes et têtes coupées (IIIe av J-.C), et d’étudier des secteurs remontant au IVe, Ve et VIe s av J-.C, proches d’un rempart avec la découverte de vestiges notables comme ce « graffite (voir photographie) prouvant l’usage de la langue et de l’écriture grecque au Ve avant J.-C, ou bien ces milliers d’amphores. En 2019, des niveaux d’occupation ancienne sont étudiés (début du Ve s et VIe s. av J.-C, marqués déjà par Screenshot 1 detail graffite en grec sous un pied de coupe attique rejane rourede nombreuses importations : grecques et étrusques) ».

La continuité des fouilles en danger

Malgré les avancées notables des recherches « qui donnent beaucoup d'informations sur l'évolution du paysage et mis en évidence que le site était un port qui ouvrait sur la lagune, comme le port d'Aigues-Mortes à l'époque médiévale », Réjane Roure précise qu'un projet d'un lotissement menace le reste des vestiges archéologiques, situé entre le cimetière et les arènes, et sous le village.

« Son impact sur les vestiges serait considérable, et empêcherait surtout tout autre projet de valorisation du site. La lutte contre le lotissement est vraiment patrimoniale : c'est pour préserver les vestiges et développer un projet de tourisme culture sur ce site plutôt que douze maisons modernes au milieu du vieux village ».

Pour soutenir les fouilles archéologiques, « une pétition circule pour sauver le site archéologique du Cailar »¹. Ayant recueilli un grand nombre de signatures, on la doit à Ophélie Laboury-Barthez, chef d’entreprise du Cailar, qui l’a complétée par un recours gracieux contre le permis de construire (France Bleu Gard Lozère (6/12/2019).

« Une fenêtre sur le site archéologique »

Les fouilles actuelles, sur la place Saint-Jean, sont toujours la priorité. Les niveaux sur lesquels travaillent l’équipe archéologique sont très anciens et Réjane Roure espère pouvoir continuer les fouilles de mi-aout à mi-septembre cette année.

Screenshot 1 le site du cailar rejane roureLa protection du Cailar permettrait de le classer « autant au titre de la loi de 1930 (Sites et Paysages) que de celle de 1913 (Monuments historiques), tout en préservant « un terrain situé dans l’emprise d’un site Natura 2000 » souligne Réjane Roure.

A lire : ¹https://www.camargue.fr/villes-villages/le-cailar

Remerciements à Régine Roure pour sa collaboration à cet article et la documentation transmise  :

L’Archéologie nº 156 décembre 2020/janvier-février 2021 « Le Cailar, un comptoir lagunaire » (Régine Roure), Dossiers Archéologie nº398 1 mars 2020 « Face à un projet immobilier, une pétition pour sauver Le Cailar (Martin Koppe)

La bonne adresse : Le site du Cailar, place de la Saint-Jean ; Le musée de la Romanité de Nîmes pour découvrir des armes du IIIe s av J-.C.

Plus d’informations sur https://www.asm.cnrs.fr/les-fouilles/le-cailar/109-la-fouille-au-cailar

  • Aucune note. Soyez le premier à attribuer une note !