Dany Rousson, une romancière gardoise prend la plume
Entretien
Bonjour Dany Rousson, et un grand merci pour votre participation à la section Portraits d’UzEssentiel.
Bonjour. Je suis en cours d’écriture d’un prochain roman qui devrait paraître en mai 2022, toujours édité par les Presses de la cité, dans la collection Terres de France. Ce sera mon sixième roman.
Vous résidez tout proche d’Uzès, dans un village peu touristique mais oh combien charmant. Etes-vous originaire du Gard ou vous y êtes-vous installée plus tard ?
Je suis native d’Uzès, j’y ai passé toute mon enfance, mon adolescence et une grande partie de ma vie d’adulte. C’est une ville que j’aime profondément.
Même si je pense très bien la connaître, je pose toujours sur elle des yeux amoureux. Dire « Je suis d’Uzès », pour moi ce n’est pas rien. Où que je vive, je serai toujours d’Uzès.
Depuis votre premier roman « Les Genêts de Saint-Antonin », paru en 2014 et prix Coup de cœur des lectrices Femme Actuelle, vous avez été très prolifique. « L’ensoleillée » en 2016, « L’été retrouvé » en 2018, « Pour le sourire de Lenny », où trouvez-vous votre inspiration ?
Je m’inspire de la vie en général. Étant très observatrice, je choisis des sujets qui me touchent particulièrement, comme le handicap dans « Les genêts de Saint-Antonin », la recherche de ses origines dans « L’ensoleillée », l’amitié contrariée dans « L’été retrouvé », ainsi que la déchéance et résilience d’un sdf avec « Pour le sourire de Lenny ».
Avec mon nouveau roman « La vie cachée de Lola », j’ai eu envie d’évoquer l’attachement indéfectible de deux sœurs issues de l’immigration espagnole sous le régime de Franco, les drames secrets qu’elles ont voulu oublier et leurs nouvelles vies dans le sud de la France, construites sur des non-dits et des secrets de famille.
J’aime transmettre des émotions, passer du chaud au froid, d’étonnement en stupéfaction, ceci jusqu’à la dernière ligne de mes romans. Qu’est-ce qui nous garde plus vivant que les émotions ?
Comment préparez-vous vos livres – recherches, sources, sujets de prédilection, etc ?
J’écris d’abord un synopsis de quelques pages qui sera le fil conducteur de mon roman. Ensuite je crée mes personnages, très en détail, afin qu’ils soient presque vivants. J’aime à penser que nous pourrions les croiser dans la rue !
Je fais des recherches sur les lieux où je vais conduire mon histoire mais aussi sur la période où elle va se dérouler. Je retranscris une partie de son actualité, de sa mode, de sa musique pour recréer une ambiance. Il est important que le lecteur se sente immergé dans le roman, c’est ce qui lui permet de s’évader.
Au sujet des sources, je me tourne souvent vers le vécu en écoutant les anciens parler de leurs villages. Ils sont leur âme, plus que certains livres.
En tant qu’écrivain, participez-vous à un partage de savoir, comme cela se fait beaucoup aujourd’hui, organisez-vous des conférences, des ateliers d’écriture, pour présenter votre travail, encadrer des écrivains, ou des présentations auprès des établissements scolaires de la région ?
Je fais déjà des conférences en médiathèques autour de mes romans, que j’appelle plus simplement des interventions car le terme est moins pompeux.
J’ai eu le grand plaisir d’intervenir en 2020 et 2021 auprès des élèves de quatrième du collège Saint-Firmin, lors de la semaine de la lecture. J’ai vraiment apprécié cet échange avec les jeunes, leur spontanéité et leur motivation.
Pour moi, encadrer un atelier d’écriture me semble plus délicat. Je pense qu’il n’y a pas une bonne façon d’écrire, mais des façons d’écrire. Je me verrai mal donner des conseils qui risqueraient de brimer un amateur qui, parce qu’il n’aurait pas le même point de vue que moi, pourrait passer à côté de son talent.
L’écriture se ressent, se vit. Elle dépend de l’histoire et du vécu de chacun.Tout cela est très personnel.
* Plus d'informations sur les salons : Salon du livre et de l'imaginaire de Marignane, Villeneuve se livre à Villeneuve-sur-Lot, Salon du livre de Quissac, Fête du livre de Laudun et Fête du livre du Var, Foire du livre de Brive.
Remerciements à Dany Rousson pour sa collaboration à cet entretien.