Bertrand Touzet, au fil de la vie
UK - D’Aurore (finaliste du Prix Jean Anglade 2020 et lauréat du Grand Prix national du Lions Club de littérature 2022), Immortelle(s) à Ton
silence m’appartient et Judith ou les amours résistantes, Bertrand Touzet n’a de cesse d’étudier l’âme humaine.
Originaire de Toulouse, l’écrivain mêle souvent les montagnes qu’il apprécie tant dans ses romans, alors que son quotidien de masseur-kinésithérapeute lui souffle souvent les premières lignes de ses histoires.
Les Presses de la Cité lui ont ouvert les portes, à juste titre, de sa collection Terres de France, car ses romans rappellent l’histoire et le quotidien des communes du sud.
Bertrand Touzet aime les personnages forts et sensibles à la fois. Des femmes souvent, des hommes parfois, mais toujours des histoires personnelles qui fusionnent, s’entrelacent et se joignent de façon délicate à la vie d’une région.
Si la vie de tous les jours lui inspire la trame de ses récits, c’est parce qu’elle se révèle une source inépuisable d’émotion, d’enthousiasme, de poésie également, donnant la cadence nécessaire à la fiction qu’affectionne le romancier.
RENCONTRE
Bonjour,
Ravie de vous accueillir dans la galerie de portraits du blog.
Pour commencer notre entretien, quel a été l'élément déclencheur pour vous lancer dans votre carrière d'écrivain ?
Pour tout vous dire, je ne sais pas pourquoi exactement j’ai décidé, soudain, de tenter l’aventure du roman… C’était peut-être simplement le bon moment.
Les histoires qui peuplaient mon imaginaire ne demandaient en effet qu’une chose : être partagées.
« Aux Cabanes, explore la quête de maternité d’une femme. Un récit profond, né de la vie réelle, sur la maternité choisie et les liens qui sauvent ».
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Quel a été votre parcours avant de noircir votre première page ?
Mon premier roman publié est aussi mon tout premier manuscrit envoyé et… le premier texte que j’ai écrit.
Avant cela, pendant mes études scientifiques, mes professeurs de français n’ont jamais vraiment encouragé ma fibre littéraire. C’est donc au final ce manuscrit qui a tout déclenché, avec la prise de conscience que des lecteurs pouvaient être touchés par ce que j’écrivais.
Et puis, il y a par-dessus tout le plaisir d'écrire, enivrant, qui est vite devenu un besoin impérieux.
Votre inspiration, c’est votre quotidien, comme les événements historiques, les faits de sociétés... Comment travaillez-vous à votre fil conducteur ?
Comment je travaille… Je pars généralement d’une actualité qui me fait réagir dans la vie réelle et je tisse au fur et à mesure des histoires, des liens entre des personnages…
J’assemble un véritable patchwork d’émotions, de sensations.
Votre métier occupe une grande partie de votre vie. Comment gérez-vous votre double identité, kinésithérapeute et romancier ?
C'est un équilibre, une gymnastique du quotidien.
Mon ordinateur est allumé à mon cabinet, je note des choses, des phrases…J’ai aussi un bloc-notes, comme beaucoup de mes confrères écrivains. J’emmagasine plein de choses que je retravaille et couche sur papier le week-end.
J’aime me lever très tôt pour écrire, tant que la maison dort. Comme j’ai trois enfants, je ne voulais pas que ma vie de romancier empiète sur ma vie de famille, être - ou devenir - ce père enfermé dans sa chambre plutôt qu’appliqué à vivre…
Avez-vous un rituel, une technique particulière pour écrire ?
Non pas de rituel, pas forcément de technique non plus. Je n’ai même pas de bureau, car j’écris sur un bout de table, dans la cuisine…
Je me laisse porter, je suis comme une éponge ! Je note tout ce qui me fait réagir, une musique, un film, un livre, une photo, un tableau, la vie en général… J’ai besoin de vivre les choses pleinement pour en parler, j’ai besoin d’être au contact des gens (dans mon travail entre autres) pour continuer à être légitime pour parler d’eux.
Quels sont les lecteurs du premier jet de vos romans et en quoi vous aident-il à modifier ou peaufiner votre histoire ?
Mon premier lecteur est en fait une lectrice, mon éditrice. Je suis beaucoup moins pudique avec elle qu’avec ma famille, comme c’est souvent le cas dans le monde littéraire. De plus, je sais qu’elle aura vraiment ce regard professionnel et la distance nécessaires pour me conseiller dans l’écriture ou les modifications à apporter à la trame.
Ma famille, quant à elle, ne lit les romans qu’une fois que le manuscrit a été signé avec ma maison d’édition.
Participez-vous à des ateliers d’écriture, présentez-vous votre travail lors de conférences, notamment dans des écoles ou des instituts de formation… ?
Le livre m’amène à rencontrer des personnes très différentes : des élèves, des détenus (avec l’association Lire pour en sortir), je participe aussi à des clubs de lecture, des ateliers d’écriture. De beaux moments d'échange et de partage.
C’est toujours un réel plaisir, une chance également que de côtoyer autant d'amateurs de littérature et j’aimerais pouvoir interagir encore plus souvent avec ces différentes structures.
Vous semblez publier un roman par an… Un rythme soutenu. Avez-vous déjà une idée de votre prochain roman ?
Mon nouveau roman ? Oui, il est déjà en grande partie dans ma tête et puis, un peu, sur mon ordinateur. Suite au prochain chapitre !
Vifs remerciements à Bertrand Touzet pour sa collaboration à cet article.
Retrouvez les romans de Bertrand Touzet chez notre partenaire Culture La Maison de la presse d’Uzès.