DANS MON EAU : un outil inédit pour en savoir plus sur les principaux polluants chimiques présents dans votre eau du robinet

Plus d'informations

En une seule carte, les deux associations présentent les données pour 5 catégories de polluants, car il est important de caractériser au mieux le cocktail de molécules auquel nous pouvons être exposés.

• Les données sont fiables et issues du contrôle sanitaire effectué par les Agences Régionales de Santé (ARS) pour chaque unité de distribution d’eau potable (UDI). Un moteur de recherche permet d’aller consulter les données à son adresse.
• Affichage des résultats des dernières analyses effectuées sur chaque catégorie de polluants. Ces données sont actualisées tous les mois, permettant ainsi d’identifier au plus tôt de nouvelles situations problématiques.
• Comme il est important de connaître l’historique de l’exposition, présentations des bilans annuels (à partir de 2020), indiquant les pourcentages d’analyses non-conformes retrouvées chaque année. L’historique permet également de visualiser les évolutions dans le suivi de certains paramètres, notamment des métabolites de pesticides et des PFAS.
• La problématique des polluants de l’eau potable et de leur gestion par les pouvoirs publics étant particulièrement complexe, nous fournissons du contenu pédagogique, présent au niveau de la carte et sur la page comprendre du site dansmoneau.fr.

Une notion particulièrement importante, essentielle pour comprendre les cartes, est la distinction entre les différentes limites appliquées aux polluants : premièrement, les limites de qualité fixées par la réglementation et deuxièmement, les limites sanitaires recommandées par les autorités de santé. Un code couleur permet de faire cette distinction facilement dans la cartographie de Dans mon eau.

Quelques révélations apportées par dansmoneau 

Cet outil nous a déjà permis d’acquérir une meilleure vision de la situation globale et de ces différentes pollutions de l’eau du robinet en France.

De manière générale, la qualité de l’eau est globalement bonne en France avec actuellement plus de 87% des UDI conformes à la réglementation et sans dépassement de limites sanitaires (attention, ce chiffre est toutefois à interpréter avec prudence car il exclut les métabolites de pesticides non pertinents). Nous constatons cependant une grande hétérogénéité sur le territoire.

Le nord de la France est particulièrement concerné par la majorité des cas de non conformité et des recommandations de non consommation de l’eau. La très grande majorité des cas de non conformité à la réglementation, recensés au 29 août 2025, sont dûes à la présence de métabolites de pesticides.

Dans 3% des UDI (709) l’eau peut faire l’objet de recommandations de restriction de la consommation pour toute ou partie de la population. Dans la majorité de ces situations, l’eau est déconseillée à la consommation pour les nourrissons de moins de 6 mois et les femmes enceintes en raison de la présence de perchlorates. Certaines UDI contiennent plusieurs types de polluants, à des teneurs élevées, simultanément (à la fois des pesticides nitrates et perchlorates par exemple). Ces situations devraient être considérées comme prioritaires à traiter par les pouvoirs publics.
 

Pour ce qui est des polluants en particulier...

• 167 UDI sont actuellement en dépassement de la limite de qualité pour les nitrates. Les statistiques globales sur les bilans annuels de non-conformité pour les nitrates ne s’améliorent pas depuis 2020 et ont même tendance à s’empirer ces deux dernières années.
• Les données disponibles sur les PFAS sont globalement rassurantes. Sur les plus de 11 000 UDI avec des données disponibles pour les PFAS, seules 1.2% (141 UDI) dépassent les limites réglementaires ou recommandées. Toutefois ces données n’incluent pas le TFA, le PFAS le plus présent dans l’eau potable. De plus, des situations locales particulièrement problématiques sont révélées par notre carte. 33 UDI sont non conformité dont 12 dépassent également les limites sanitaires, comme à Arrentès de Corcieux, petite commune des Vosges.
• Au 29 août 2025, d’après les derniers résultats disponibles, des pesticides sont retrouvés dans près d’un tiers (31.5%) des réseaux de distribution d’eau potable en France et 5,7% (1377) des UDI en France sont en non conformité pour les pesticides. Le chloridazone desphényl est responsable à lui tout seul de 86% des non conformités actuelles liés aux pesticides.
 

Mais le métabolite le plus retrouvé dans l’eau potable en France, et de loin, est le chlorothalonil R471811, présent dans 22,3% des UDI en France. Ce métabolite considéré pertinent par l’Anses en 2022, a été « déclassé » en non pertinent en 2024. Sa présence dans l’eau au-delà de 0,1 μg/L n’est plus considérée comme une « non conformité ». Les métabolites classés non pertinents sont rendus invisibles et exclus des statistiques officielles. Dans Mon Eau permet de garder leur présence visible....