Man, caricaturiste à Midi Libre

Cela fait 20 ans que Man égaie les pages du Midi Libre avec ses caricatures.

Association réussie de l’écriture et du dessin, cette collaboration a donné l’idée au quotidien de publier un hors-série, « 20 ans d’actualité par Man », en décembre dernier, consacré aux meilleures planches du dessinateur.

Actu man 02 2022Au total, des centaines de dessins, et de nombreuses séances de dédicaces organisées, comme à la Maison de la presse d’Uzès.

Portrait

Bonjour, et ravie de vous rencontrer de nouveau, pour ce portrait d’UzEssentiel.

Pouvez-vous nous présenter Man, pour les connaisseurs Manuel Lapert, dessinateur titulaire du quotidien ?

Je suis né en 1962. De mémoire, j'ai toujours dessiné, influencé par mon grand frère qui, bien qu'ayant beaucoup de talent, n'a pas tenu à poursuivre dans cette voie.

Après une première année aux Beaux-Arts, j'ai rencontré un caricaturiste de rue professionnel à Collioure, qui m'a initié au métier.

Je suis tout d’abord allé travailler à Paris sur le parvis du Centre Pompidou et du côté de l'Opéra, ou dans le quartier Saint Michel. Ensuite, je me suis installé à Lille, où j'ai collaboré à la presse locale (Nord Eclair, La Croix du Nord). En parallèle, j’occupais aussi un job d'infographiste (c'était alors les balbutiements du numérique) pour une boîte qui a ouvert une agence à Londres, où je suis parti bosser quelques années. Là-bas, j'ai régulièrement dessiné pour un hebdo qui s'appelait The European, aujourd'hui disparu, et occasionnellement pour Punch, une sorte de « Pilote » grand-breton.

En 1992, besoin de soleil … Chaque été, je revenais en France faire des caricatures à Collioure, Argelès ou Port-La-Nouvelle. La lumière du Sud m'a toujours fasciné et, avec mon épouse, nous nous sommes toujours dit que nous finirions par nous y installer. On a finalement posé nos valises à Montpellier où j'ai dessiné pour une entreprise qui créait des badges et des pin's - c'était la grosse mode à l'époque. J'ai proposé mes services à Midi Libre, qui m'a ouvert ses portes, petit à petit…

A braslong colAujourd'hui, j'ai un dessin sur l'actualité nationale et internationale publié chaque jour, du lundi au vendredi. Le dimanche, trois dessins spécifiquement consacrés à Montpellier et alentours, pour l'édition locale, et le lundi, un dessin pour le supplément sports.

Avez-vous « touché » à d’autres formes de dessins, ou avez-vous tout de suite attrapé le virus de la caricature ?

Aux Beaux-Arts, j'ai touché un peu à tout, mais sans grande conviction. Vraiment, ça a toujours été la caricature mon domaine de prédilection.

Quels ont été vos mentors, vos sources d’inspiration ?

D'abord André Lebon, un caricaturiste qui publiait, entre autres, dans Télé 7 jours, qu'achetaient mes parents. Ses caricatures étaient très sobres, en quelques traits, toujours très ressemblantes, publiées dans un tout petit format.

Dans le même hebdo, il y avait aussi « Le croqué de la semaine », une magnifique caricature d'une personnalité de la télé par Jean Mulatier, qui a par la suite créé les fameuses Grandes Gueules de Pilote.

Deux styles très différents, qui m'ont profondément influencé. L'humour et la variété graphique du magazine Pilote - période René Goscinny, que je trouvais chez un bouquiniste quand j'étais ado, avec Cabu, Gotlib, Brétécher… ont également joué un rôle très important dans mon éducation !

Privilégiez-vous des sujets de caricature par rapport à d’autres, comme des thèmes de société, la politique, etc ?

La politique, qui est un monde en soi, en particulier ses outrances, ses personnalités plus ou moins clivantes, ses hypocrisies. Le pouvoir, et celles et ceux qui veulent y accéder, ne me fascinent pas du tout, mais beaucoup de choses dans ce monde tournent autour d'eux, qu'on le veuille ou non. Eux et le monde de l'économie en général, qui crée des injustices et des catastrophes… partout. Autant de matières premières, hélas, quasi inépuisables pour un dessinateur de presse.

Vous collaborez depuis 20 ans au quotidien Midi Libre. Participez-vous également à d’autres parutions, ou vous concentrez-vous seulement sur vos activités au Midi Libre et au site caricatures.fr ?

Je dessine pour un journal écolo qui s'appelle L'Âge de Faire et pour une application qu'on essaye de lancer avec d'autres dessinateurs, 100% consacrée au dessin d'actualité, qui s'appelle « La Torche ». C'est un concept né en Suisse, qui fonctionne très bien là-bas.

L'idée est simple : chaque jour, les abonnés reçoivent sur leur téléphone un dessin inédit, qui ne sera publié nulle part ailleurs - zéro réseaux sociaux ! Nous sommes une quinzaine de dessinateurs à y participer. Dans le désordre, Soulcié, Wingz, Cambon, Berth, Lasserpe, Gros, Chéreau, Giemsi, Faujour, Mric, Goubelle, Mr T

En 2022, pouvons-nous vous rencontrer dans des salons, ou d’autres séances dédicaces ?

Je ne suis pas un grand amateur de salons. C'est souvent très sympa, on y rencontre des collègues et on y boit des coups, mais c'est très chronophage. Et puis, j'ai du mal à me concentrer pour travailler quand je ne suis pas chez moi. Or, j'ai toujours pas mal de dessins à faire en fin de semaine pour le journal, du coup j'évite…

Par contre, je participerai au Printival de Pézenas en avril, avec une expo de caricatures et séances de dédicaces.

 

Remerciements à Man, pour sa collaboration à cet article

Retrouvez Man, notamment sur www.caricartures.fr

Plus d'informations : 23e édition du Festival Printival Boby Lapointe

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