Une retraite au Monastère de Solan

Entrant dans la tradition d’hospitalité des établissements religieux, la retraite en monastère est aussi une ouverture au monde extérieur de la part de la communauté monacale.

 

porte vers le monastere©nb UzEssentielC’est le cas du Monastère orthodoxe de Solan, dans la vallée de la Tave, à deux pas du village de la Bastide d’Engras.

Pour ceux qui recherchent une pause spirituelle, se déconnecter de la vie quotidienne, etc, le Monastère est une adresse de choix.

 

« Le monastère est ouvert à ceux qui cherchent des approches nouvelles de la relation de l’homme avec la terre. Plusieurs personnes viennent ainsi vivre quelques jours avec les Sœurs, vivant à leur rythme, participant aux différents travaux, s’associant et apportant leur aide au projet de gestion patrimoniale. Ces rencontres sont un lieu de témoignage et d’échanges enrichissants » *

 

La participation aux activités du monastère fait partie de la retraite. A Solan, les gens particpent aux travaux de la terre, entre le potager et le verger, dans les vignes. D’autres aimeront aider en cuisine, etc.

Les règles à respecter ? Les horaires, le silence pendant les repas... Il faut savoir s’adapter.

Nous avons eu le plaisir de rencontrer une adepte du repos mental, qui a passé une dizaine de jours au sein de la communauté des sœurs orthodoxes. Elle nous raconte son temps monastique, et ce que cela lui a apporté.

 

solan eglise vigne©nb UzEssentiel

ENTRETIEN

 

Bonjour,

Vous avez décidé de faire une pause dans votre activité professionnelle et de profiter de ce break pour partir 10 jours en retraite au Monastère de Solan.

Pourquoi ce choix ? Qu’en attendiez-vous ?

Bonjour,

Je vous avouerais que cette retraite est une première pour moi. Même si je connais le monastère depuis plusieurs années, je n’avais jamais pensé y séjourner.

Ma « pause » professionnelle a agi comme un déclic je pense. J’ai ressenti d’un coup le besoin de me ressourcer. Et quoi de mieux qu’un monastère pour cela.

Je ne suis pas pratiquante, mais les retraites sont ouvertes à tous. se sentir accueillie, écoutée, comprise fait un bien fou.

 

Comment vous êtes-vous adaptée à la vie monastique ? Les règles de la communauté s’appliquent-elles à tous ? Nous savons par exemple que les horaires sont différents, ceux des repas par exemple…

Le tout premier jour, il faut en effet s’adapter, aux horaires notamment. On déjeune à 10 h du matin, on dîne à 17 h… Un quatre heures est aussi prévu, une collation aux alentours de 14 h, qui permet de couper la journée, de retrouver d’autres participants et les sœurs.

Les horaires sont assez stricts, mais en osmose avec le travail auquel on participe.

 

potager solan©nb UzEssentiel

 

Certains se dirigent vers le potager/verger, et travaillent la terre. Une activité lénifiante, apaisante, idéale pour réfléchir à soi, à la société, au monde qui nous entoure.

On peut aussi aider à emballer les produits monastiques vendus plus tard à la boutique, comme les pâtes de fruits. Attention les gourmands…

D’autres participent aux tâches ménagères, aident à la préparation des repas, à mettre la table, à faire la vaisselle.

Il y a parfois des personnes qui préfèrent se recueillir, se poser, et nous rejoignent pour les repas, les offices.

Hommes et femmes prennent leur repas dans deux salles distinctes, communicantes. Cela permet de pouvoir écouter les textes lus dans ce moment de partage.

 

« La retraite volontaire n’est-elle pas la meilleure réponse à faire aux critiques que les philosophes adressent au système conventuel, et à la contrainte qu’il exercerait sur les esprits ? En promouvant une forme d’état qui ne suppose de la part de celui qui s’y engage aucun vœu formel, et qui, à ce titre, le laisse libre juridiquement de mener la vie qu’il souhaite » **

 

salon solan jardin©nb UzEssentiel

 

Quelles rencontres avez-vous fait au Monastère ?

Parmi les personnes rencontrées lors de mon séjour, outre la chance de partager des moments de vie avec les sœurs orthodoxes, j’ai croisé le chemin d’une chypriote et d’une portugaise, venues au monastère sur les conseils de leurs paroisses.

 

gisant solan laure puente garcia©nb UzEssentiel

 

J’ai également apprécié la compagnie d’une artiste, en quelque sorte « en résidence ». Une tailleuse de pierre qui profite de son long séjour chez les sœurs pour participer à la décoration de l’église (lire notre article sur La visite de l’église du monastère de Solan).

Une sorte de communion par le travail avec la vie monastique.

 

eglise solan©nb UzEssentieleglise solan©nb UzEssentielQuelles sont les sensations que vous avez ressenties au cours de votre retraite, les bienfaits à votre sortie ?

Je me suis sentie rassérénée, cela ne fait aucun doute. Un sentiment de paix m’a envahi au sein de la communauté.

Que l’on soit pratiquant ou pas n’a aucune importante. Chacun apprécie à sa façon cette vie retirée, loin du quotidien trépidant. On réfléchit à soi, à la vie en société, aux choix de vie passés, futurs.

La retraite au monastère, c’est un peu tout cela, et tellement plus. Difficile à décrire, il y aurait tant à dire !

Qu’aimeriez-vous ajouter ? Une anecdote, une rencontre, un moment particulier ?

Et bien, le fait de participer pendant 10 jours aux activités « potagères » du monastère est assez enrichissant.

On se découvre un trésor d’énergie, on appréhende la vie en extérieur, et les rencontres plus ou moins agréables (animaux, insectes…) ne sont plus si anxiogènes.

Et puis, il y avait les plantations de poireaux à préparer pour l’hiver. Ces messieurs se prélassaient dans un bain d’eau de javel et… poireautaient ainsi avant d’être mis en terre comme le faisait remarquer le père présent à ce moment. Amusant ! L’humour n’est pas chose rare, même au monastère.

 

Remerciements à notre volontaire pour son concours à cet article.

Sources : * Monastère de Solan, ** « Retraite et dévotion dans les romans monastiques de Michel-Ange Marin », Nicolas Brucker, dans Dix-huitième siècle 2016/1 (n° 48), pages 73 à 88.

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