Retour sur la conférence consacrée à Jean Arène, au Boutique Hôtel Entraigues
Le Boutique Hôtel Entraigues a accueilli samedi 15 novembre le conférencier Claude Michel et Françoise Burdezy, compagne et collaboratrice de Jean Arène, pour une présentation de l’œuvre du peintre, dessinateur, sculpteur et poète provençal, encadrée par Martine Meunier, commissaire de l’exposition.
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« La peinture de Jean Arène, une peinture profondément moderne, qui sent la terre et le mistral »
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L’histoire de la peinture de Jean Arène, c’est un peu plonger dans l’histoire de la peinture provençale. De son tout jeune âge à sa vie de peintre itinérant, le parcours de Jean Arène est suivi et étudié par le conférencier Claude Michel qui nous présente un homme passionné par le trait, le dessin, l’ambiance… Un homme foncièrement inspiré par l’œuvre du peintre nîmois Auguste Chabaud, dont il découvre les œuvres dans une galerie d’art de la rue Paradis à Marseille et du Saint-Gillois Louis Mathieu Verdeilhan.
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« Le Boutique Hôtel Entraigues**** souhaite placer l’hôtel au cœur de la vie culturelle et artistique d’Uzès en le positionnant comme un lieu où l’art imprègne le quotidien de l’établissement et de sa clientèle… Les artistes sélectionnés par la commissaire d’exposition sont reconnus au niveau régional, national et international, et exposant habituellement dans des galeries et lors de salons d’art contemporain. Leurs productions sont présentées dans le cadre d’une programmation annuelle ». Boutique Hôtel Entraigues
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De sa ville natale de Marseille à Paris, Cotignac et Boulbon, la vie de Jean Arène s’est égrénée au fil de formations complémentaires : des Beaux-Arts de Marseille (où il est reçu premier ex aequo la première année) à son année de collaboration avec l’affichiste Paul Colin à Paris, année pendant laquelle il étudie les grands maîtres au Louvre, de son retour dans le sud à ses voyages et multiples expositions, Jean Arène joue d’un éclectisme certain : décorateur de vitrine, affichiste, collaborateur d'architectes, peintre, sculpteur…
Une vie artistique
Si la formation en 1957 du Club des moins de trente ans (rue Breteuil à Marseille) avec les peintres Trofimoff, Zutter et Mela, lui donne l’occasion d’exposer dans une galerie propre ses créations et celles de ses pairs, ses élans artistiques sont aussi stimulés par son installation dans une maison-atelier troglodyte, à Cotignac, dans le Haut-Var.
De même, ses voyages ponctuent son existence, lui offrant toute une palette de couleurs et d'expériences : Espagne, Maroc (où il compose des portraits féminins d’une rare intensité), Afrique occidentale... Il travaille sur les paysages, les personnages rencontrés, les scènes de vie. Viennent ensuite l’Allemagne, le Danemark, la Suède, la Norvège, la Finlande, la Laponie, où la luminosité devient primordiale.
Il s’intéresse aussi au monde du cirque et aux activités sous chapiteau, comme ses saisissants cadres consacrés aux trapézistes, dompteurs et équilibristes, avant de repartir sur la route, cette fois vers les Etats-Unis (il découvre New York, il est fasciné par les gratte-ciel, les Américains), le Mexique.
De retour en Provence, c’est la vie paisible, rurale, qui l’attire. Il travaille sur le monde clos des corps de ferme, les champs de blé ou de lavande, les cultures, le pastoralisme. Il se limite à l’essentiel, au travers de coups de crayons magistraux.
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« Ma peinture est faite sur le terrain, dans le vent, dans le soleil et la beauté des paysages arides » Deux sites deviennent vite emblématiques dans ses créations : la tour de Philippe-le-Bel à Villeneuve-lès-Avignon et le pont Van Gogh de l’Anglois, affirmant alors que « ma Provence est bien plus celle de l’intérieur que du littoral » bien que certains cadres traduisent quand même l’intensité du ressac méditerranéen...
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Collaborant à de nombreuses reprises avec des revues littéraires, Jean Arène n’hésite pas cependant pas à s’aventurer également du côté de la sculpture avec des œuvres aux traits féminins empreints d’art néo-primitif. Il continue encore et toujours sa recherche picturale dans des tableaux prenant comme modèles arbres, fleurs, le tout d’une beauté simple, comme ses natures mortes, immortalisant un instant choisi (rappelons à ce sujet ses autoportraits dont un des derniers, peint en 2009).
Si son séjour de 30 ans à Cotignac est suivi par son déménagement à Boulbon, cela ne le freine en rien ses voyages autour du monde. Cette fois-ci, c’est l’Orient qui l’attire. Le Proche-Orient avec la Turquie puis l’Extrême-Orient avec le Cambodge (et les temples d’Angkor), le Laos, « Peindre, c’est bloquer un instant de vie, en se disant que chaque seconde est un miracle ».
De retour en France, il continue sa vie artistique entre expositions (remarquez ses croquis sur les affiches et invitations), peinture en milieu naturel (il n’hésite pas à poser son chevalet là où le décor l’inspire) et devient le sujet principal du film du réalisateur norvégien Rene Bjerke, rencontré plusieurs décennies auparavant.
Remerciements à Martine Meunier, Commissaire d'exposition à Boutique Hôtel Entraigues.
Pour en savoir plus : A lire, notamment, En Provence, sur les pas de Jean Arène - la fête (Editions Equinoxe), la Rétrospective Arène (Imprimerie Lacroix, Saint-Rémy-de-Provence), La Provence de Jean Arène (édité par le Réseau Lalan pour la rétrospective Arène du musée de Bormes-les-Mimosas), wikipedia.