Eric Ribot, chasseur d'images

UK - Avide photographe depuis toujours, Eric Ribot transmet au travers de ses clichés sa vision du monde et du quotidien.

Ribot eric histoire 1

 

« Photographier c’est mettre sur la même ligne de mire la tête, l’œil et le cœur » (Henri Cartier-Bresson)

 

Amateur de portraits, Eric n’hésite cependant pas à se lancer des défis, comme sa dernière série de photographies consacrée aux reflets. Des vues du Gardon immortalisées et transcendées de façon surprenante. Chacun y reconnaîtra un ours, un cervidé, un totem, un chat…

 

RENCONTRE

Bonjour Eric,

Photographe amateur au début, désormais reconnu, quel a été l’élément déclencheur à cette professionnalisation d’une passion ?

En fait, c’est venu tout doucement. J’ai commencé à travailler avec de petits appareils photographiques. Puis la découverte chez des amis de la famille du développement des photos, où les détails apparaîssaient petit à petit grâce au révélateur, m’a fait entrer de plain-pied dans le monde de la photographie. J’étais conquis et prêt à continuer à faire de la photo, apprenant moi-même à développer mes clichés.

Plus tard, je suis devenu membre de la Fédération Française de Photographie à Nîmes.

 

Etre artiste photographe, c’est tout un monde. Pouvez-vous nous raconter le vôtre ?

Mon univers, c’est l’image. L’appareil photo est pour moi un compagnon fidèle et indispensable. J’ai aussi découvert que tout le monde n’aime pas photographier.

Ribot eric paysageJ'aime partager ma vision du quotidien au travers de mes photos comme par exemple, quand je pars à la rencontre d’artisans ou d’autres artistes pour communiquer leur passion.

J’ai commencé à exposer via la Fédération, à Martigues notamment. A l’époque la photographie n’était pas au premier plan, il n’y avait pas d’émissions qui lui étaient consacrées, peu de magazines. Le virage au numérique a véritablement démocratisé la pratique, même si l’argentique conserve et conservera toujours un certain charme. Le numérique offre des possibilités inimaginables du temps de l’argentique et a permis une libéralisation de la photo en quelque sorte.

Il faut cependant reconnaître que les techniques sont différentes entre l’argentique et le numérique… et, même si elles se révèlent complémentaires, elles sont parfois difficiles à maîtriser.

 

 

« A mon avis, vous ne pouvez pas dire que vous avez vu quelque chose à fond si vous n’en avez pas pris une photographie » Emile Zola

 

Les paysages locaux sont en quelque sorte votre inspiration quotidienne. Mais nous retrouvons aussi des séries portant sur l’art moderne et urbain. Qu’est-ce qui vous touche le plus ? De même, vous apportez un soin particulier au détail, qui fera de cette photo LA photo. Comment y travaillez-vous ?

« Le style », voilà une question difficile… Pour moi, une photo parle d’elle-même. Nul besoin de trop la retoucher.

Lorsque l’on travaille sur une « série », on s’y consacre totalement, comme ce fut le cas pour celle sur les reflets du Gardon, qui a retenu l’attention d’un rédacteur du magazine OPEN EYE. Au final, le conseil de ce rédacteur fut de laisser faire l’inspiration, de se laisser porter par le flux de la création et de ce qui me plaît, d’éviter de trop « travailler », intervenir sur un sujet, afin de permettre à l’image de s’exprimer toute seule.

J’ai appris à travailler mes idées au quotidien, même sans appareil photo à la main. La lumière, l’eau m’inspirent. Le noir et le blanc en argentique, la couleur en numérique.

Ce fut un long parcours et j’ai laissé la photo prendre le pas sur ma volonté. Elle est en somme devenue indépendante.

Ayant toujours une foison de thèmes en cours, je poursuis plusieurs idées à la fois et en retiens une plutôt qu’une autre selon la situation, ou l’exposition à venir.

 

 

« La photo est souvent le résultat écrit d’une rencontre, une lumière, un instant furtif, un moment éphémère » Eric Ribot

 

 

Vous vous mettez parfois en scène. Que trouvez-vous dans cette approche plus personnelle ?

L'autoportrait, c’est une thérapie, une façon de soigner son image.

​​​Cette série d’autoportraits m’a valu le prix Auteur de la Fédération, un prix régional, tout comme un prix lors du concours photo de Tarascon et Beaucaire. Ce prix offrait la possibilité d’exposer à Arles et de toucher un plus vaste public.

 

 

« Un photographe est un funambule sur le fil du hasard qui cherche à attraper des étoiles filantes » Guy le Querrec

Ericribot quand l eau ce fait miroir

 

Vos participations à des expositions photographiques sont toujours remarquées. Vous avez été primé à plusieurs reprises, comme ce fut le cas au dernier Salon photo de Pont-Saint-Esprit où vous exposiez avec d’autres artistes ou lors de la 41e édition du concours du magazine Photo. Comment gérez-vous ces participations ?

La série des reflets du Gardon Quand l’eau se fait miroir « Les illusions d’âmes » a en effet participé à la dernière exposition photo de Pont-Saint-Esprit et y a reçu le premier prix. Ces clichés ont ensuite été présentés à Vedène.

 

 

Eric Ribot, Lauréat – Prix Canon – Catégorie Premium Class (février 2023)

GRAND PRIX PHOTO DE SAINT-TROPEZ - Créé en 2013, le Grand Prix Photo a pour objectif de collecter des fonds au profit d’une œuvre humanitaire, de promouvoir les talents des photographes amateurs ou professionnels du monde entier et de créer un événement culturel, autour de la photographie, à Saint-Tropez (Grand Prix Photo.org).

 

 

Je cherche les concours photo la plupart du temps sur Internet ou bien dans la presse. Je les classe par dates-butoir de participation et travaille ensuite aux photos que je vais présenter dans mon projet d’exposition. En tout, je participe à une dizaine de concours photo par an. Ma participation à l'exposition photo de Saint-Tropez, organisée dernièrement au profit des enfants malades du cœur (les gains des photos vendues étant reversés à l’association (voir ci-dessus) m'a valu quant à elle le Grand Prix Photo.

 

Ribot eric pe che a la ligne

 

Actuellement, je prépare une nouvelle exposition qui portera le nom de « Pêche à la ligne ». Un titre s’adaptant parfaitement à cette série composée de photos où le côté graphique se détache particulièrement, avec des lignes droites, jouant sur les contrastes noir et blanc.

Une autre exposition portera sur « Les retours de plage », avec des clichés réalisés les étés passés à Collias et mettant à l’honneur les vacanciers qui revenaient des bords du Gardon. Le but était d’être en contact avec les passants avec mon vieux Rolleiflex argentique, qui m’aidait à être plus convaincant dans ma démarche.

Certains de mes portraits ou séries reviennent au goût du jour. Je garde donc toujours soigneusement référencé mon travail pour le moment où il sera de nouveau sollicité.

Actuellement, je sélectionne plusieurs photos qui seront présentées dans une expo photo itinérante entre la France, la Suisse et l’Allemagne en 2024.

 

Remerciements à Eric Ribot pour sa collaboration à cet article.

Retrouvez sur le site du photographe son livre photo, Illusions d’âmes.

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